Chapitre 31 : La sagesse est verte translucide.

" Non mais j'vous jure, vous devriez avoir honte ! Y'a une petite fille et une femme enceinte à côté de chez vous, je vous ferais dire ! "

Avec la grossesse de Darsh, les jours passaient et se ressemblaient. Les nuits étaitent particulièrement agitées, entre les voyages aux toilettes de la future maman et le charmant voisin.

" AH ! Rise ! Papa ! "
Quoi, qu'est-ce qu'il t'arrive ?
" Regarde, il y a un monstre sous mon lit ! Rise, j'ai peur ! "
Mais qu'est-ce que tu-... Oh, m*rde ! Qu'est-ce que c'est que ce truc visqueux ? Ludy, chérie, écarte toi ! Elton !

" Mais enfin Ludmilla, je peux savoir pourquoi est-ce que tu cris comme ça ?
- Papa, il y a un monstre sous mon lit !
- Pardon ? Dis donc jeune fille, tu ne crois pas que tu as passé l'âge de ce genre de bêtises ? Tu n'as jamais fais ça, petite. Mais qu'est-ce qui te prend, en ce moment ? Va te coucher, d'accord ? Et je ne veux plus t'entendre ! "

Elton...
" Rise, je suis fatigué. Darsh arrive au terme de sa grosse, j'ai travaillé toute la semaine. Il faut qu'elle arrête de tout faire pour avoir notre attention et qu'elle accepte un peu de grandir. Depuis quelques mois, elle se comporte comme une petite fille capricieuse. "
...

Ce n'était pas entièrement faux : Ludmilla était à un âge difficile, qui l'était d'autant plus lorsqu'on était un peu différents des autres. Elle n'était pas toujours de très bonne humeur et demandait souvent l'attention de son père - elle qui avait toujours été très indépendante. Peut-être était-ce pour ça que l'arrivée éminante de son petit frère ou de sa petite soeur la travaillait : parce que son père avait toujours été absent, et elle toujours très autonome ? Peut-être voulait elle ratrapper un peu de l'attention qu'elle n'avait pas eu et qu'allait avoir le nouveau-né  ?

Bonjour ma puce...
" Mmh... salut, Rise. "
Tu as bien dormi ?
" Bof. J'ai dormi sur le fauteuil, j'avais trop peur du monstre. "
Je suis désolée, ma puce. J'ai essayé de parler à ton papa, mais il était très fatigué. Tu sais, ce n'est pas facile pour lui... tout ça est très nouveau et très stressant.
" Ouais, ouais, je sais. "

Il fallait espérer que la mauvaise humeur ne serait pas au rendez-vous : aujourd'hui, une sortie au parc de San Myshuno était prévue ! L'occasion pour toute la famille de se retrouver, pour Ludmilla de se dépenser et pour le couple de profiter de leurs deniers instants de tranquilité.

" Raaah mon dieu, je suis devenue trop grosse pour les transports en commun.
- Mais non, ma chérie ; c'est notre fils qui est grand et fort.
- Dites, je peux aller jouer un peu, ehm... dans le parc de jeu ?
- Oui, Ludy. Ne fais pas de bêtises et obéis à Rise, d'accord ? "

Le ventre de Darsh s'était bien arrondi - il fallait dire qu'elle arrivait à terme. J'ignorais si c'était un garçon comme le pensait Elton ou si ce serait une petite fille, mais le bébé avait besoin de place !

" Quelle idée de faire autant de marches pour acceder à ce fichu parc... "

" Dis donc mon chéri, tu ne pourrais pas être un peu plus gentil avec ta maman ? Tu ne voudrais quand même pas qu'elle meurt épuisée, hm ?
- Je crois qu'il n'en a rien à faire : tout ce qu'il veut, c'est manger et me frapper !
- Mais quel petit monstre... allez, ma chérie : allons nous asseoir."

Elton profitait pour la première fois entièrement du bonheur de bientôt être père : lui et Darsh filaient le parfait amour.

C'était un tableau magnifique, semblable à celui d'Alice et Stéphane quelques temps plus tôt...

" J'ai demandé à Yann s'il voulait venir mais il doit garder sa petite soeur... c'est nul, j'vais m'mennuyer toute seule ici... "
Ton papa a rencontrer oncle Vivaan ici ; peut-être que tu te feras un nouvel ami, hm ?
" Bof. Les autres sont nuls, de toute façon... "

Allez, ma puce, sourit... regarde comme on est bien ! Ce beau soleil, cette chaleur...
" Mouais. Il y a toujours du soleil et il fait toujours beau, tu sais, Rise. Alors bon... "
Hem... tu sais, de là où je viens, il n'y a pas que du soleil et de la chaleur. Parfois, il pleut - c'est de l'eau qui tombe du ciel, -...
" De l'eau qui tombe du ciel ? Rise, c'est super bizarre ! "
Ahah, c'est vrai. Parfois il fais très froid, comme dans le frigot, et l'eau qui tombe devient de la neige. C'est, hem... comme la glace, tu vois, mais en plus doux.
" Tu racontes vraiment des trucs bizarres, des fois, Rise... "
Tu ne me crois pas ?
" Mh... si. Parce qu'il y a un monstre sous mon lit, et des végésims. Alors de l'eau qui tombe du ciel... pourquoi pas ? "

Ah... tout ça me rend nostalgique, chérie.
" Pourquoi ? "
Cette discussion sur la pluie et la neige, je l'ai aussi eu avec ta grand-mère...
" Elle te manque, mamie, Rise ? Moi, elle me manque beaucoup. Au moins, elle s'occupait toujours de moi et puis elle me croyait quand je disais quelque chose. "
Je sais, ma puce. Mamie me manque aussi, beaucoup.

" Mais qu'est-ce que...? Rise, c'est quoi ce truc vert ? "
Oh, ça ? Un fantôme, chérie. Ne t'approche pas trop, tu ne sais pas s'il est gentil ou non...
" M-mais... alors... quand tu dis que tu vois mamie, c'est vraiment vrai ? "
Aussi vrai que le monstre sous ton lit !
" Trop cool... "

Non non non ! Ludmilla !
" Bonjour le fantôme ! Moi, c'est Ludmilla Artson ! Vous pouvez m'appeller Ludy, tout le monde m'appelle comme ça parce que Ludmilla c'est trop long.
- Mais, euh... attends, gamine, c'est à moi que tu parles ?
- Bah, à qui d'autre ?
- Tu... tu peux me voir ? "

Les fantômes étaient comme les bugs ou les mises à jour : tous les sims ne pouvaient pas les voir, seulement les extra-terreste, les vampires et... les sims entendants - à savoir Ludmilla.

" Eh, le fantôme, attendez ! Pourquoi vous partez ?
- Petite, je ne sais pas si tu as remarqué : je suis un fantôme. Tu es sensée avoir peur de moi ! Enfin, non, tu n'es pas sensée me voir... mais puisque tu me vois, tu devrais partir en courant. Je suis une horrible chose verte et translucide !
- Je trouve ça carrément trop cool, moi ! "

- Bah, oui ! Ehm... écoutez, je dois passer toute la journée ici et je m'ennuies. Vous faites quelque chose, vous ? Qu'est-ce que ça fait d'intéressant, un fantôme ? Je suis désolée si je parle beaucoup, on me dit souvent que je parle beaucoup. Si vous n'avez rien à faire, on pourrait peut-être être amis ! "

" Je, euh...
- Vous n'avez rien à faire; donc ? Super cool ! C'est quoi votre nom ?
- Je m'appele... hem...
- Haime ? C'est votre nom ?
- Non, en fait... je ne m'en souviens pas. Je ne sais pas si tu t'en rends compte, mais je ne parles pas à beaucoup de gens, alors... "

" Bon. On va vous appeller, hem... monsieur Houpette !
- Monsieur Houpette ?
- Oui, parce que vous avez une houpette sur la tête. Dites moi, monsieur Houpette, qu'est-ce que vous faites toute la journée ?
- Hm, je... erre. Je erre, j'observe les gens. Je regarde le ciel, aussi.
- Vous regardez le ciel ? Pourquoi faire ?
- C'est beau. Les nuages ont de drôles de formes la journées, les étoiles brillent la nuit...
- Cool ! On a qu'à regarder les nuages, alors. "

" Wouah... c'est vrai que c'est joli, Monsieur Houpette.
- Tu n'as jamais regardé les nuages, petite ? Avec tes parents, tes frères et soeurs ?
- Oh, non. Mon papa travaille beaucoup, quand il est à la maison il n'a pas le temps d'aller se promener.
- Et ta maman ?
- J'ai pas connue ma vraie maman, elle est partie quand j'étais petite. Ma nouvelle maman est super gentille et parfois on sort, mais j'avais jamais pensé à regarder le ciel avec elle... puis maintenant qu'elle va avoir un bébé, elle a du mal à bouger.
- Oh ! Tu vas être grande soeur, alors ? C'est super, ça, petite. "

" Oh, oui... regardez, monsieur Houpette ! Il a une drôle de forme, ce nuage. On dirait... hm...
- Une robe ?
- Ouais, une robe ! Et le nuage, là, ça lui fait une grosse tête et des cheveux ébouriffés.
- Dis moi, petite, tu n'as pas l'air d'aller très bien. Je n'ai pas connu beaucoup d'enfants, mais à ton âge, on est pas plutôt sensé courir de partout et jouer dans un bâteau pirate ? Ou bien être au téléphone avec ses copines ?
- Si, je crois... en fait, j'aime pas trop ce que font les autres enfants à mon âge. Je m'entends pas trop avec eux, du coup. J'ai... j'avais des copines, mais elles me parlent plus trop. Elles disent qu'on sera plus amies tant que je serai pas un peu plus cool.
- Tu sais, si tes copines te disent ça, eh bien... c'est que ce ne sont pas de vraies copines. Les amis s'aiment comme ils sont. "

" Vous avez sûrement raison, monsieur Houpette. C'est pas facile de se faire des amis ou d'aller en cours sans en avoir... j'ai qu'un seul vrai ami, alors des fois je me sens un peu seule.
- Les vrais amis se comptent sur les doigts d'une main, petite. Si tu as un véritable ami, tu as déjà beaucoup de chance.
- Ouais... vous savez, monsieur Houpette, vous êtes mon ami vous aussi. Je vous aime bien ! Monsieur Houpette ?
- Oui ?
- Vous croyez que mon papa m'aimera toujours quand il aura un autre enfant ?
- Les papas aiment toujours tous leurs enfants, ne t'en fais pas.
- Monsieur Houpette ?
- Oui ?
- Vous êtes morts y'a longtemps ? Vous êtes vieux, du coup ? Vous êtes morts de quoi ? Qu'est-ce que ça fait d'être mort ? Vous connaissez d'autres gens morts ? Une fois morts, vous pouvez faire crac-crac ? "

Moi, j'entendis monsieur Houpette soupirer très fort mais aussi sourire, parce que cette drôle de rencontre semblait leur avoir fait du bien à tous les deux - Ludmilla était redevenue un moulin à parôles ; s'en était la preuve !

Plus haut dans le parc, Elton et Darsh finissaient la journée à discuter là où s'étaient mariés Alice et Stéphane quelques années avant. L'endroit était calme et très agréable.

Eh, est-ce que tu vas la demander en mariage, là, comme ça ?
" Hein ? Non ! J'aurais dû ? "
J'en sais rien, moi, Elton... ça fait quelques temps que vous en parlez, non ?
" Mmh... ce genre de trucs romantiques, tu sais, c'est pas vraiment le genre de Darsh. Je sais pas trop... "

" Raaah, je veux que ce bébé sorte de mon ventre !
- Ne dis pas ça, il pourrait sortir là maintenant...
- J'ai l'impression que je vais exploser, Elton... c'est sûr que tu ne m'en feras pas un deuxième. "

" Ce n'est pas mon intention, ma chérie. On a d'autres projets, non ? Que pense-tu de cette belle arche ?
- C'est une demande en mariage ? Si c'est le cas, c'est vraiment pourri...
- Non, ça n'en est pas une. Je me demande juste si, hem... si tu le voulais, que je te demande en mariage. Je n'ai pas très envie de me prendre un vent.
- Tu me demandes si tu peux me demander en mariage ? C'est romantique, tiens ! "

Je déduisis, suite à cette conversation, qu'Elton demanderait bientôt réellement Darsh en mariage.

" Coucou ! Vous faites quoi, là ? Vous allez vous marier ?
- Non, Ludy ; enfin, pas tout de suite.
- Je pourrais boire du champosims ?
- On verra, ma puce, on verra... tu t'es bien amusée ?
- Oh, oui. "

" Je propose que l'on rentre avant que mon ventre n'explose ! Surtout qu'en plus de ça, j'ai sacrément faim...
- Oh, attendez ! Darsh, si t'es pas trop fatiguée, j'aimerais bien qu'on fasse un truc tous les trois...
- De quoi, chérie ?
- Ben, hem... on peut pas d'habitude puisqu'on est en appartement, alors tant qu'on est là, j'aimerais bien qu'on regarde les étoiles tous ensemble... en famille, tu vois ? Oh, allez, dites oui, juste un peu... "

Elton et Darsh avaient acceptés devant le regard suppliant de Ludmilla, et ils s'étaient éloignés des lumières du parc.

" Ici, tu crois que ce sera bien ?
- Oui, ce sera parfait ! "

" Vous voyez, ça ? C'est la Grande Ourse.
- Ourse ? Comme le costume ours ?
- Exactement, ma chérie.
- Mais papa, c'est pas une ourse, c'est une poelle à frire... "

" Rise, cette idée est de toi ?
- Non, pas exactement... mais c'est agréable de passer un peu de temps avec ta fille, non ?
- C'est vrai. Merci, Rise. "