Chapitre 35 : Disparu

Une mâtinée joyeuse sous les airs de guitare, le soleil qui se levait paisiblement et une bonne odeur de cookies.

Bonjour !
" Salut Rise. "
" Rise coucou ! "

Il y avait une certaine tension ce matin là entre Elton et Darsh, mais pas une tension négative...

" J'ai fini mon assiète mon chéri, est-ce que tu pourrais me rejoindre dans la chambre ? J'aimerais te montrer quelque chose...
- Mais bien sûr mon ange, je fais vite... "
Irk, arrêtez de flirter devant moi et les enfants.
" E peux venir ?
- E-euh, non Soen... reste avec ta soeur.
- Pas moyen, je vais chez Yann !
- Alors reste avec Rise. "

Ce genre de tension là...

" Eeeeh pas juuuste mamaaaan ! "
Soen, papa et maman ne peuvent pas toujours être avec toi, tu es un grand garçon...
" Je veux paapaaaaaaa ! "

Finalement calmé, Soen avait passé toute la journée à jouer avec ses cubes et m'avait laissé plus ou moins tranquille...

" Riiiise tu fais la tour avec moi ? "
Tu sais bien que je ne peux pas mon chéri...
" Pourquoi ? "
Eh bien parce que... je ne peux pas toucher les choses comme vous.
" Pourquoiiii ? "

Et...

" Riiiiiiise je m'ennuie ! E veux sortiiiiir ! "
Mon dieu, achevez moi.

Ludmilla était finalement rentrée après la tempête.

Eh, tu as l'air de bonne humeur !
" Bah, on a passé une bonne journée ; et toi ? "
Ton père et Darsh sont restés dans leur chambre à... profiter. J'ai gardé Soen.
" Oh, m*rde. Et ça va, tu veux en parler ? Tu sais, y'a de très bon psys en ville... "
Allez, c'est ça, moque toi.

" Yann a une copine, Marie. "
Oh... ça ne te gêne pas ?
" Au début un peu, parce que... bah, on a toujours été que tous les deux. Mais il me l'a présentée au téléphone, et elle est vraiment super sympa. Y'a moyen qu'on devienne de bonnes copines, donc... c'est cool ! "
Je suis contente alors, chérie.

Et toi, les garçons ?
" Boaf... mis à part Yann je connais pas énormément de gars bien, alors tu sais... et puis de toute façon, ça m'intéresse pas trop. J'aimerais vraiment rentrer à Plénoza Superieur, il faut que je travaille. "
Mouais... est-ce que c'est une façon de me demander de te laisser travailler tranquille ?
" Non, seulement de te taire ! "
Ah, les gosses, on leur donne tout ce qu'on a et voilà comment ils nous remercient...

Ma Ludmilla, devenue une belle et sérieuse jeune fille... ce que j'étais fière d'elle, moi aussi. Tellement fière...

" Soen ! "

" Bon sang, Soen ! Où... Soen, où est-ce que tu es ? "

" Non non non non non... p*tain... "

Mais qu'est-ce qui se passait ?

" Ludmilla, où est ton frère ?
- J'en sais rien, il doit jouer dans sa chambre, je l'ai pas entendu depuis que je suis rentrée.
- Il n'est pas dans sa chambre, ni dans la notre, ni dans les salles de bain, ni au salon, ni à la cuisine, ni dans le hall, ni ici ! Comment ça, tu ne l'as pas entendu ? Et tu ne t'es pas inquiétée ?
- N-non, je pensais qu'il se reposait... "

" Tu sais très bien qu'il ne dort jamais la journée ! Tu es irresponsable Ludmilla, on ne peut pas s'endormir un instant ! Tu ne pouvais pas le surveiller ? Ou demander à Rise de le faire !
- Je... "

" I-il n'est nul par... il peut être allé n'importe où, dehors...
- Il est peut-être juste chez un voisin, je... je suis désolée, Darsh... "
Ludmilla, surtout reste impassible et ne dit rien à Darsh : ton frère a dit qu'il voulait sortir. Je l'ai envoyé jouer dans sa chambre et je l'ai laissé seul quand tu es rentré. Je pense... je pense qu'il est descencu sur la place...
" Oh non... "

" E-eh, excusez moi, c'est Ludmilla Artson ! Est-ce que vous pouvez ouvrir, c'est important ! Mon petit frère, Soen, il n'est pas chez vous  ? "

" Oh non, mon bébé... c'est de ma faute, si seulement je ne m'étais pas endormie quand Elton est parti au travail... Elton ! Comment est-ce que je vais lui dire que son fils a disparu ? Ah, pourquoi... "

" B-bon, écoute Darsh, on va... on va le retrouver, d'accord ? Je ne suis pas rentrée depuis très longtemps et il a de toutes petites jambes, il ne peut pas être allé bien loin...
- Mais s'il s'est fait enlevé ?
- Soen sait qu'il doit crier si un inconnu lui parle et qu'il est seul... j-je suis sûre qu'il est entrain de jouer avec des feuilles ou quelque chose comme ça. Reste là au cas où il rentrerait, je vais... je vais voir dehors, d'accord ? "

" Bon... pour l'instant, je ne le vois pas... bon sang, Rise, et s'il a été enlevé ? S'il a eu un accident ? "
Ludy, chérie, essaie de rester calme. On va le retrouver, d'accord ?
" Tu... tu ne peux pas faire quelque chose avec tes pouvoirs magiques d'observateur ? "
Non. Ton frère m'entend, alors je ne peux rien faire : ni le localiser, ni l'obliger à revenir, il... il échappe à tout ce que je peux faire. Je suis désolée. "
" D'accord. On va le chercher, alors. "

" Excusez moi, je cherche mon petit frère. Un petit garçon de trois ans, brun, avec un pyjama bleu...
- Non, je suis désolé, je n'ai pas vu d'enfant seul ce soir.... "
Ouais, ben vu le bonhomme il vaut mieux.
" I-il dit vrai, hein ? Il n' a pas... "
Il dit la vérité, j'ai vérifié.

" Excusez moi...
- Ludmilla !
- Oh, madame Lopez ! Vous, ehm... je cherche Soen, mon petit frère. Il a quitté la maison pendant que j'étais chez vous...
- Un petit garçon ? C'est terrible..
- Oh, Ludy, je suis désolée, je viens d'arriver sur la place et... non.
- C-c'est un petit de trois ans, bruns, il a un pyjama bleu...
- Non, je suis désolée.
- Pas vu non plus. Peut-être vers la route, là bas, dans les rues ? "

" Rise... "
On va le retrouver, chéri.
" Il est presque vingt-trois heures... il est parti il y a longtemps, je... je ne sais pas quoi faire... c'est de ma faute, j'aurais dû le surveiller en rentrant, c'est mon rôle... "
Non Ludy, non ! Tu as le droit de vivre ta vie, Darsh et ton père ont le droit de se reposer. Ce n'est la faute de personne, non... non, c'est de ma faute. Je peux avoir un oeil sur vous tous et je l'ai laissé, alors qu'il avait dit vouloir sortir.
" Tu l'as laissé pour venir me parler. Oh, Rise, s'il lui arrive quelque chose je ne me le pardonnerai jamais ! "

Le téléphone sonna, et je lu dans ses yeux un dernier espoir : peut-être qu'ils l'avaient retrouvé, peut-être que tout irait bien !

" Papa ! J-... oh... oh, oui.. .je... non, je ne peux pas, il est peut-être là, j'aimerais chercher encore... je... non... d-d'accord... à tout de suite. "
" Il veut que je rentre, il pense que c'est trop dangereux pour moi de rester seule. Il a prévenu Vivaan, Marion, Jacques et Akito au cas où. Des collègues de travail aussi, et la police. "

Alors Ludmilla était rentrée, le coeur en miette.

" Oh, ma chérie...
- Papa... je suis désolée...
- Ce n'est pas de ta faute, aucun de nous ne l'a surveillé... viens là... "

" Tout ira bien, on va le retrouver...
- T-tu crois ?
- Mais oui, j'en suis sûr... allez, va te coucher... on retournera chercher demain matin, je veux que tu sois en forme... "
Elton, je... je suis désolée. Je ne l'ai laissé qu'un instant, et...
" Je sais, Rise, je sais. Ce n'est pas de ta faute, tu ne peux pas être tout le temps sur son dos. "

La soirée fut d'une tristesse sans nom, où chacun gérait sa peine et sa peur du mieux qu'il pouvait. Peut-être était-ce spécialement dur pour Elton qui n'avait pas été là, n'avait rien pu faire sinon réconforter sa compagne et sa fille...

Ludy, il faut que tu dormes...
" J-je ne peux pas... "
D'accord ; alors je vais baissé ton besoin de sommeil, et tu t'endormiras sur le champ. Tu dois te reposer.
" D'accord... Rise ? Est-ce que tu crois qu'il est... "
Non. Je crois qu'il va bien.

Soen, où est-ce que tu es ?

Un matin qui n'avait rien de comparable avec la veille, de tristesse et d'inquiétude.

" Salut...
- Bonjour, ma chérie. J'ai appellé le lycée pour leur expliquer, tu ne vas pas en cours aujourd'hui. Je me suis dis que tu voudrais chercher toi aussi.
- Ouais, merci... "

Cette tristesse, parce qu'il manquait quelqu'un à table... et puis on entendit toquer à la porte, et chacun eut un regain d'espoir.

" Je vais voir; "

" Oh, vous...
- Bonsoir monsieur Artson ! Je suis l'agent Martinez, nous nous sommes vu au commiseria cette nuit ! Nous aurions aimé savoir si vous aviez un vêtement sale de votre fils, un doudou peut-être... pour l'odeur, pour les chiens.
- Oui, bien-sûr, un instant... "

" Très bien ! Soyez rassuré, monsieur Artson, nous allons retrouver votre fils !
- Je n'en doutes pas un instant... "

Et pendant ce temps, Ludmilla était retournée à ses recherches.

" Bon, on y verra mieux en plein jour ! Si ça se trouve, il était sous notre nez, à dormir entre deux poubelles ou derrière un mur... hein ? "
Oui, Ludy, c'est probable. Il faut garder espoir.
" Soen ? Soen, chéri, où est-ce que tu es ?
- Excuse moi ? "

" O-oui ?
- Je t'entend crier depuis tout à l'heure, tu cherches quelqu'un ? C'est ton chéri ?
- Hein ? Quoi ? Non !
- Super ça ; dans ce cas, je te file un coup de main puis je te paie un verre ? "

" P-pardon ? Non mais tu te crois où, toi ?
- Woh, ça va, y'a pas de mal à inviter une jolie fille... j'imagine qu'avec ce caractère tu dois pas avoir l'habitude...
- Espèce de... "
Reste calme, chérie. Il a peut-être vu Soen.
" Bon. Je cherche mon petit frère, il a trois ans, il est brun, il porte un pyjama bleu. Il a disparu hier soir. Tu ne l'as pas vu ? "

" Ton petit frère ? M*rde, je... si j'avais su, j'aurais eu une autre approche. J'suis désolé.
- Mmh...
- J'ai pas vu de gamin, mais... tu... tu veux que je t'aide à chercher ? J'ai pas grand chose d'autre à faire, de toute façon.
- O-ouais, ok. Mais pas de verre, même si tu m'aides.
- D'accord, d'accord. Comment il s'appelle, ton petit frère ?
- Soen. "

Contre toute attente, le blond - Guillaume de son prénom - se montre très efficace.

" Excusez moi, je cherche le petit frère d'une amie, un petit de trois ans brun avec un pyjama bleu...
- Non, je suis désolé. Pas vu de petit.
- Non, vraiment désolée. "

" Eh, mais vous êtes la jeune fille d'hier ! Vous avez retrouvé votre petit frère ?
- Non, justement...
- Oh, non... je suis désolée pour vous, vous avez contacté la police ?
- Oui; ils le cherchent en ce moment même.
- J'espère que vous le retrouverez... "

" Aucune trace.
- Ouais, personne ne l'a vu. J'suis désolé, hem...
- Ludmilla.
- J'suis désolé, Ludmilla. Guillaume.
- Merci, Guillaume. Au moins, on sait qu'il n'est pas là... "

" Peut-être... peut-être qu'on pourrait mettre des affiches ? Montrer sa photo à d'autres personne ? Les photos, ça marche bien. On peut aller dans les rues plus loin et montrer sa photo.
- Ouais, c'est une bonne idée... j'dois en avoir quelques unes avec moi, attend... "

" Il est drôlement mignon, ton frère.
- Ouais, mais il passe son temps à faire des conneries.
- Ah, j'imagine !
- Tu-... attends ! J'ai un message de mon père....
- Alors ? "
Alors ?

" I-ils l'ont retrouvé ! Mon père est avec un agent de police, ils l'ont retrouvé !
- Eh, c'est super ça !
- Ouais, je... merci Guillaume, faut que j'rentre.
- Ouais, bien sûr. P't'être qu'on pourrait-...
- A bientôt, hein, merci ! "

" Soen !
- Regarde qui était entré dans le métro...
- Le métro ! Enfin, c'est super dangereux !
- Heureusement, une vieille dame l'a vue et elle l'a ramené chez elle. Elle a contacté la police ce matin pour demander si quelqu'un le cherchait, et le voilà. "

" Bon sang, tu nous a fait une de ces peurs...
- Mais y'avait un monsieur avec un sandwich, avait faim !
- Soen... "

Tout était bien qui finissait bien.